Conjoncture
Les récoltes françaises de blé au plus bas depuis 40 ans
Les cultivateurs le voyaient venir depuis des mois... La récolte de blé tendre française est en net recul cette année. Une moisson calamiteuse, qui impactera forcément l'origine des farines.
Habituellement, la France concentre plus du quart de la production européenne total de blé tendre. Ce ne sera pas toutefois pas le cas cette année. Estimée à 25,17 Mt par Agreste (service statistiques du ministère de l'Agriculture), la récolte de l'Hexagone devrait être historiquement basse, tant en termes de rendement que de qualité.
Depuis l'automne dernier, les exploitations de blé subissent en effet les aléas d'une météo catastrophique. De longs épisodes pluvieux ont en effet formé un terrain propice aux maladies causées par l'humidité. Par ailleurs, les plants épargnés ne donnent pas forcément un grain d'un bon gabarit.
Faute d'être suffisamment qualitatifs pour les meuniers, les blés affectés seront majoritairement vendus en tant que blé fourrager (destinés à l'alimentation animale)... Ce qui le rendra plus difficile à écouler. Face à cette situation, le ministre de l'Agriculture promet aux céréaliers des aides "dans des délais record".
Pas de pénurie à l'horizon
À l'export, l'impact risque d'être douloureux pour les producteurs français. En juillet dernier, FranceAgriMer prévoyait déjà des exportations de blé tendre vers les pays tiers à 7,5 Mt seulement, contre 10,2 Mt sur la précédente campagne.
Seule et maigre "consolation" pour la filière céréalière et les artisans boulangers : la conjoncture ne devrait pas engendrer une remontée des cours, car à l'échelle européenne et mondiale, l'impact sur les volumes de production est très limité. En effet, le reste de l'Europe a été épargné par les mauvaises conditions climatiques, ce qui assure l'approvisionnement de l'année.