Farine 100% parisienne : un projet qui prend racine

La souveraineté et l'autonomie alimentaires sont des sujets majeurs, aujourd'hui mis en lumière par les difficultés d'approvisionnement sur certains produits du fait des circuits mondialisés.
Face à cette situation, des acteurs locaux s'organisent et bâtissent un nouveau modèle, basé en partie sur l'agriculture urbaine.
C'est notamment le cas du projet Sylvia, toute première agroforêt au sud de la capitale.

Depuis le 5 avril dernier, une ancienne dalle en béton du 14è arrondissement de Paris accueille à présent les plantations fondatrices de cette démarche portée par l’école ENS, les "Pariculteurs" (programme agricole de la Ville de Paris) et "Cultures en ville", une start-up d’agriculture urbaine. Cent arbres fruitiers repeuplent cette ancienne friche de 1800m2, longtemps délaissée, et devraient être rapidement rejoint par d'autres : noix, noisettes, amandes, pistaches, châtaignes... l'objectif est de parvenir à obtenir la première farine 100 % parisienne, sans blé et réalisée à partir de ces fruits. D'autres fruits seront également mis en culture pour renforcer la diversité.

Comme débouché, Sylvia peut d'ores et déjà compter sur une dizaine de boulangeries partenaires, dont les six boutiques 100% végétales Land & Monkeys de Rodolphe Landemaine, parrain du projet. L'entrepreneur vise l'utilisation de cette matière première d'ici 5 ans et y voit « un symbole fort et beau de résilience alimentaire ».

Au delà de l'aspect purement productif, l'ambition de cette initiative est de devenir un un lieu à la fois socioculturel et pédagogique pour les riverains (dont les scolaires) ainsi qu'un un bouclier environnemental de par sa capacité à capter du carbone ou à réduire l’effet d’îlot de chaleur urbain. Le tout est construit dans un esprit "low-tech", plus sobre et mettant en avant la circularité pour une parfaite valorisation des ressources naturelles.