La meunerie accélère la cadence

La meunerie française a répondu doublement présent face aux problématiques générées par les situations perturbées vécues : d’abord en assurant la continuité d’approvisionnement des artisans et des particuliers, notamment au travers du développement des petits conditionnements (1 ou 5 kg), et aujourd’hui en prenant à sa charge une partie des hausses tarifaires observées sur le prix des céréales.

Si la légère baisse des volumes d’écrasement connue par certains acteurs en 2020 et 2021, liée notamment aux confinements, avait eu un impact limité sur leurs résultats, la situation est bien différente à présent. L’Association nationale de la meunerie française (ANMF) alerte sur le fait que la hausse des prix du pain ne suffit pas à maintenir la compétitivité de la meunerie.

Son président, Jean-François Loiseau, explique :

« L’écrasement de la marge de la meunerie va à contre-courant de notre rôle dans la souveraineté alimentaire, notre besoin de renouveler les générations et d’investir dans le futur de la farine et du pain français. »

Il poursuit sur le fait que les 387 moulins français ne doivent plus servir de « variable d’ajustement du marché ».

Les stages de formation se sont professionnalisés et touchent aussi bien les sujets de production et de vente que de gestion.

Les meuniers en première ligne des évolutions du métier d’artisan boulanger

La meunerie française s’est imposée de longue date comme le premier partenaire des boulangers. Elle ne se contente pas de lui livrer des farines toujours plus régulières et adaptées à la fabrication de multiples pains mais apporte également des services à chaque moment de la vie d’une entreprise artisanale.

Aide pour les mutations de fonds (achat ou vente), conseils de panification, intervention dans les fournils… cette dimension du métier de meunier s’est considérablement développée au cours des cinq dernières années.

L’accélération des transformations dans les modes de consommation et la nécessité de renouveler le savoir-faire développé en boulangerie artisanale impliquent d’accentuer encore cet effort : les stages de formation se sont professionnalisés et touchent aussi bien les sujets de production et de vente que de gestion.

La prochaine étape, qui se dessine dès à présent, est d’accompagner les artisans dans le pilotage de leur activité et dans de véritables filières qualité intégrées. Une façon idéale d’attirer et de fidéliser en dehors des sujets tarifaires et commerciaux.