Les Français veulent consommer mieux, en se tournant vers des commerces à impact

Jamais le consommateur n'a été aussi ambivalent, affichant une ferme volonté de s'orienter vers des produits responsables... et, dans le même temps, partant à la recherche de prix attractifs ou de promotions servant son vouloir d'achat. Le baromètre récemment publié par l'ObSoCo (Observatoire Société et Consommation) au sujet de la relation entre les Français et les nouveaux commerces "à impact" en est une parfaite illustration : 60% des personnes interrogées (un échantillon 2000 individus âgés de 18 à 75 ans et représentatifs de la population française) déclarent vouloir consommer mieux. Un indicateur en progression de 2 points par rapport à 2022.

Cette posture est plutôt une bonne nouvelle pour la boulangerie artisanale : en effet, "consommer mieux" se rapporte à acheter des produits locaux pour 24% du panel, ce qui en fait la démarche majoritaire. La conservation des produits et leur respect de la santé atteignent tous deux 17% d'opinions, ce qui témoigne de la pertinence de la trajectoire engagée par une partie grandissante de la filière blé-farine-pain : en travaillant des matières premières issues de filières locales au travers de processus rigoureux (longues fermentations, emploi de levain naturel, réduction des taux de sucre/gras/sel...), ces entreprises répondent aux nouvelles attentes de leurs clients. Cependant, l'attention portée aux prix n'est jamais loin : elle est citée par 16% des individus, ce qui signifie que le fait de s'engager dans des démarches vertueuses ne doit pas se faire au détriment de l'accessibilité des produits. Un véritable travail d'équilibriste, aussi complexe que périlleux à mener pour les chefs d'entreprise, eux aussi soumis à l'inflation.

Développer une offre réduisant le gaspillage, une opportunité durable

Le gaspillage alimentaire génère également une forte culpabilité chez les Français : ils sont 61% à se sentir fortement coupables lorsqu'ils achètent des produits alimentaires qu'ils finissent par jeter à la poubelle. Cela doit inciter la filière à miser sur des pains "de garde", d'autant que les consommateurs n'hésitent pas à exprimer le fait que l'offre "vertueuse" leur paraît insuffisamment développée, freinant ainsi leur capacité à se tourner vers elle. Ils sont 53% à porter de l'intérêt aux commerces développant une offre de production locale ou raisonnée (direct producteur, Bio, made in France...), ce qui correspond pleinement à la réalité des produits développés par de nombreux artisans : en travaillant avec un meunier situé à proximité et en transformant des matières premières issues d'une agriculture locale, ils répondent à ces attentes sans que cela soit toujours clairement affiché et visible aux yeux de leurs clients. De quoi convaincre les professionnels n'ayant pas encore mis l'accent sur ces sujets au travers de leur communication ou du discours tenu au sein du point de vente de se positionner rapidement sur le sujet. Pour y parvenir, plusieurs de leurs partenaires ont développé des outils adaptés, à l'image du groupement Petits Moulins de France, qui diffuse depuis plusieurs années au travers de ses 60 membres des supports de communication efficaces pour vanter les vertus de filières locales.

La montée en puissance de ces tendances est également l'occasion d'approfondir des pratiques participant à un meilleur respect de l'environnement : démarches anti-gaspillage, vente sans emballages... 28% des clients souhaitent agir pour l'environnement par leurs choix de consommation. Une opportunité à saisir pour démontrer la modernité de la filière et son engagement vers des approches pour responsables.