La boulangerie-pâtisserie subit la baisse des cessions-ventes

Pour la 2e année consécutive, d’après le dernier baromètre ISM-MAAF, le cap des 250.000 entreprises artisanales créées est atteint. Un indicateur très positif, porté par des secteurs dynamiques. Si la boulangerie-pâtisserie se maintient sur le podium des activités de l’alimentaire, elle accuse quand même une baisse par rapport à 2022. Un constat à correler avec la diminution des rachats de fonds de commerce dans un secteur où la reprise d’entreprise est légion.

Inflation, flambée des prix, conflit entre la Russie et l’Ukraine… Rien n’aura eu raison de l’esprit entrepreneurial des Français l’année dernière. D’autant plus dans l’artisanat : 250.660 entreprises y ont été créées (soit 1 entreprise sur 4). Un niveau quasi stable (-1%) qui vient confirmer le record historique établi en 2022 et la bonne vitalité du secteur. Car, en réalité, depuis 2019 (dernière année de référence pré Covid), la création d’entreprise artisanale a même bondi de 23%.

"Ce nouveau baromètre 2023 confirme la place centrale de l’artisanat dans la dynamique de la création d’entreprise en France. […] Des chiffres qui ne doivent pas masquer les disparités fortes d’un secteur à l’autre, témoins des tensions économiques qui viennent percuter des secteurs comme le BTP notamment", nuance Marielle Vo-Van Liger, Directrice Marketing et Communication MAAF.

Les services en tête de classement

Le niveau de créations est tiré vers le haut par le secteur des services notamment (+8% en 2023, soit +41% depuis 2019). Mais d’autres activités tirent leur épingle du jeu, portés notamment par des micro-entrepreneurs, comme le commerce sur marché et éventaires (4.130 créations, soit +13%) et la fabrication d’articles divers (+18%).

Le BTP (fortement impacté par la crise qui touche l’immobilier et la construction), l’alimentation et la fabrication (malgré la prédominance des micro-entrepreneurs) sont, eux, à la peine avec respectivement -8, -7 et -5% de créations en 2023.

Les cessions-ventes de fonds de commerce repartent à la baisse

Si la création d’entreprises de boulangeries et boulangeries-pâtisseries (1.1310 en 2023) et pâtisseries (1.160 l’année dernière) reste des locomotives pour le secteur de l’alimentation en général, ces secteurs accusent respectivement une baisse de 12 et 4% par rapport à 2022.

Normalement porté par la reprise d’entreprise, l’alimentation subit particulièrement la baisse des rachats de fonds de commerce (-17%).

"Si les cessions des fonds sont à la baisse, cela témoigne aussi d’une forme de frilosité qui gagne les potentiels vendeurs et repreneurs face à une conjoncture tendue. Nous resterons attentifs en 2024 à l’évolution de ces indicateurs, à l’aune des bouleversements politiques qui touchent notre pays", indique Marielle Vo-Van Liger.

Parallèlement, le montant médian des fonds cédés reste au plus haut, au-delà de 80.000€ contre 70.000€ en 2019. Un phénomène qui s’explique par le fait que le prix de cession des fonds augmente selon l’ancienneté des entreprises or les deux tiers des entreprises cédées en 2023, tous secteurs confondus, ont plus de dix ans.

"5% seulement des cessions concernent des enteprises de moins de 3 ans. Ces cessions précoces sont plus nombreuses dans l’artisanat de l’alimentation, et notamment dans la boulangerie", précise l’étude.

Malgré une baisse de 22% par rapport à 2022, la boulangerie reste le premier pourvoyeur d’affaires, toutes activités confondues, avec 1.240 cessions en 2023 à un prix de vente médian de 146.000€ (-14% par rapport à l’année précédente).

Sources : Baromètre ISM-MAAF – Bilan 2023 Créations & Transmissions d’entreprises en artisanat, juillet 2024.  

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