INFLATION
Inquiétudes autour de la consommation des fêtes
Les Français tardent à débuter les préparatifs de fêtes : les volumes de consommation alimentaire en grande distribution continuent de ralentir avec un repli global de -3,1% sur la semaine du 27 novembre au 3 décembre (vs 2022), selon Circana, alors que la perspective de la fin d'année dope traditionnellement l'activité de ces canaux. Foie gras frais et appertisés (-23,3%), saumons fumés (-14,3%), fruits de mer surgelés (-12,9%)... autant de rayons d'ordinaire dynamiques qui voient leurs chiffres reculer nettement, avec pour explication partielle le démarrage tardif des vacances scolaires pour cette année. L'inflation et le contexte de tensions généralisé sont également passés par là : difficile de se positionner dans un état d'esprit festif alors même que de nombreux Français se posent des questions quant à leur capacité à boucler la fin de mois.
En boulangerie-pâtisserie, ce "retard" n'est pas une nouveauté : chaque année, les artisans sont confrontés à des commandes plus tardives, voire à une impréparation totale de la part de leurs clients, les obligeant à naviguer à vue... avec des conséquences parfois désastreuses : de par le modèle adopté pour répondre à la demande, l'essentiel des références a été préparé plusieurs semaines à l'avance, provoquant d'importantes pertes si la demande s'avérait inférieure aux prévisions. Les bûches demeurent le produit le plus symbolique de ces difficultés, ne pouvant pas être écoulées en dehors de la période festive. Si les commandes permettaient jadis de planifier la production, elles n'ont aujourd'hui plus qu'une mission de confort et de service pour le client, l'assurant de disposer du produit choisi le jour J. Les prochains jours seront décisifs pour de nombreuses entreprises déjà fragilisées par l'explosion des coûts liés aux matières premières, à la masse salariale ou encore à l'énergie.