François Bultel, Boulangerie Ange "Tous les réseaux finiront par arriver en centre-ville"

Rien ne semble pouvoir arrêter le "deuxième boulanger" de France. En marge du Concours du Meilleur Apprenti ANGE, François Bultel, dirigeant et co-fondateur de l'enseigne avec Patricia Gaffet et Patrice Guillois, fait le point sur la riche actualité de l'entreprise. La croissance de la marque n'a pas été entamée par la période de crise traversée au sein de la filière blé-farine-pain, bien au contraire : son positionnement prix lui a permis de continuer sa progression. Ainsi, le trafic en point de vente n'a pas fléchi, tout autant que le panier moyen. Si une descente en gamme aurait pu être à craindre, orientant les clients vers d'autres segments d'offre (notamment la grande distribution) ou des propositions d'entrée de gamme (comme le menu "bons petits prix", à 4,95€ avec sandwich, dessert et boisson), ANGE est au contraire parvenu à démontrer la solidité de son concept.

Paris, vitrine de l'enseigne dès fin 2023

"Notre implantation à Paris sera une vitrine pour ANGE : de nombreux parisiens vont pouvoir découvrir l'enseigne et ses fondamentaux : nous proposons une excellente qualité et un bon prix" décrit François Bultel, persuadé de la place que peuvent prendre des enseignes nationales face à des artisans indépendants "Notre force est de parvenir à déployer des produits réguliers et identiques sur l'ensemble du territoire. Tous les réseaux finiront par arriver en centre-ville, ce qui ne signifie pas pour autant que les boulangers traditionnels sont appelés à disparaître : s'ils proposent une offre unique et différenciante, nous sommes très complémentaires". Peu importe l'emplacement, la polarisation en marche de l'offre boulangère offre des opportunités aux deux segments. C'est en tout cas le pari de ANGE, qui prévoit désormais d'ouvrir sa boulangerie parisienne fin 2023 ou aux premiers jours de 2024.

Se différencier en intégrant la production de viennoiserie et de pâtisserie

Au delà de son développement géographique et ses 240 points de vente (avec un rythme annuel d'ouverture d'environ 30 unités), l'enseigne compte miser sur la différenciation pour pérenniser sa place au sein de la filière "ANGE est engagé depuis le début dans les filières vertueuses, aux côtés notamment du CRC (Culture Raisonnée Contrôlée) ou d'Agri-Ethique, qui garantit une juste rémunération des agriculteurs". Un choix stratégique qui lui a permis de témoigner de son positionnement qualité... avant d'aller plus loin en intégrant la fabrication des viennoiseries et de bases de pâtisseries "Même si nos partenaires travaillent aujourd'hui avec des recettes "à façon", notre taille nous limite à un nombre restreint de fournisseurs, partagés par d'autres acteurs du marché, ce qui est un frein à nos efforts de différenciation". De quoi justifier un vaste investissement en cours afin de bâtir un outil de production, dédié à cet univers de produits, en région nantaise "Dans la conception de cet atelier, des choix forts ont été réalisés : par exemple, nous n'avons pas choisi les lignes de fabrication les plus rapides, mais au contraire les plus respectueuses de la pâte, gage de qualité du produit vendu à nos clients". On retrouve ici l'expression de l'ancrage profond dans le métier de Patrice Guillois, ancien chef de rayon dans la grande distribution mais également fondateur des "boulangeries d'Honoré", une des marques fortes de la boulangerie à Nantes et sa banlieue. L'outil sera achevé début 2024, pour débuter la fourniture des boutiques ANGE au premier semestre de cette même année.

Cette nouvelle page de l'histoire de l'entreprise permet d'envisager le développement et l'approfondissement de certaines gammes "Aujourd'hui, notre offre de pâtisserie est centrée sur la tarterie" reconnaît François Bultel, "Nous allons pouvoir franchir un cap en qualité et en diversité". Autant de perspectives qui ne manqueront pas d'entretenir l'attrait des franchisés autant que des clients pour la marque.