Terre de Liens interpelle le Ministre de l'Agriculture

Le respect de l'environnement et des ressources naturelles a été placé parmi les grandes priorités du nouveau quinquennat par le président Emmanuel Macron. Le nouveau Ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, aura de nombreux chantiers à mener afin d'être à la hauteur des enjeux pointés du doigt par la communauté scientifique.
Alors que sa nomination a été annoncée la semaine passée, il est d'ores et déjà interpelé par des acteurs engagés : c'est le cas de Terre de Liens, qui a diffusé hier une lettre ouverte dont l'objectif est d'appeler à une transformation profonde du modèle agricole, dictée par l'urgence climatique.

L'association, qui rassemble plus de 20000 citoyens actionnaires, donateurs et bénévoles, dénonce les "pratiques polluantes encore largement utilisées" dans l'agriculture et appelle à préserver les terres agricoles afin de "garantir la durabilité de nos capacités nourricières". Selon Terre de Liens, il serait nécessaire de renoncer au modèle d'agriculture industrielle pour espérer prétendre à une forme d'avenir.
Il est également nécessaire d'assurer le renouvellement des exploitations agricoles : aujourd'hui, les 13000 installations annuelles ne parviennent pas à couvrir le nombre de départs, qui se chiffrent à plus de 21000. Selon les chiffres du recensement agricole publié par l'Agreste, en 10 ans, 100 000 fermes et 80 000 emplois agricoles ont disparu. L'objectif de 20000 installations fixé par le président de la République ne suffit pas, ce qui encourage le développement de fermes plus grandes : entre 2010 et 2020, la surface moyenne d’une ferme est passée de 53 à 69 hectares : la concentration du secteur est en marche, et les mesures adoptées ne parviennent pas à l'enrayer.

Ces problématiques touchent directement la filière blé-farine-pain, qui connaît des mouvements similaires à ceux observés dans l'élevage. Les bienfaits d'un modèle local, préservant des emplois et les relations humaines entre les partenaires que sont les agriculteurs, meuniers et boulangers, sont aujourd'hui largement prouvés. En plus de préserver les ressources naturelles, ces méthodes donnent du sens au quotidien et au travail de chaque acteur de cette chaine, qui peut participer à mieux nourrir les citoyens.