Meunerie
Taxe farine : la profession en appelle au gouvernement
Malgré les revendications répétées de la profession, la "taxe farine" imposée aux meuniers apparaît toujours au projet de Loi de Finances (PLF) 2017. L'Association nationale de la meunerie française (ANMF) en appelle une nouvelle fois au gouvernement pour obtenir gain de cause.
Dévoilé le 28 septembre dernier, le projet de Loi de Finances pour 2017 ne prévoit pas la suppression de la "taxe farine". Le texte ne prend ainsi pas en compte un récent rapport parlementaire qui donnait raison à la profession, de même qu'une préconisation cinglante de la Cour des Comptes publiée en 2014, qui dénonçait "une application complexe qui confine à l'absurde." Cela fait plusieurs années que les professionnels plaident pour la disparition de cette contribution, qui revient très cher aux producteurs de farines : plus de 15 euros la tonne. Les meuniers pourraient se sentir d'autant plus pénalisés cette année, alors que la récolte de blé a été mauvaise.
"La meunerie est aujourd'hui devenue un secteur fragile dans un contexte économique précaire", rappelle Lionel Deloingce, président de l'ANMF. "Nous subissons de plein fouet la concurrence d'acteurs européens moins taxés sur notre propre territoire (...) La 'taxe farine' absorbe nos bénéfices depuis des années et, les difficultés conjoncturelles liées aux mauvaises récoltes s'additionnant, notre rentabilité est aujourd'hui à zéro. Le Gouvernement souhaite-t-il faire disparaître un savoir-faire français reconnu et apprécié bien au-delà de nos frontières ?"
L'ANMF chiffre l'enjeu à 64 millions d'euros. Au total, 6 000 emplois directs et 35 000 emplois indirects sont menacés. Les meuniers réitèrent par conséquent leur demande de suppression de cette taxe.