ECONOMIE
Le cours du cacao atteint de nouveaux sommets sur fond d'inquiétudes climatiques
Les achats de matière première vont avoir un goût amer dans les prochains mois pour les acteurs de la filière cacao. Ces derniers jours, le cours de l'or noir du pâtissier a très largement progressé, pour atteindre un niveau proche du plus haut historique, observé en 2016. La barre symbolique des 3400 dollars la tonne avait alors été franchie, avant de refluer dès 2017. Depuis, le marché s'était stabilisé aux environs de 2500 dollars. Bien loin des 3189 dollars demandés aujourd'hui pour le même produit.
Cette rapide envolée des cours, débutée depuis juillet 2022, s'explique par les inquiétudes liées au phénomène climatique El Niño, qui devrait réduire les précipitations sur le continent africain, en plus d'apporter des vents violents. Ce secteur géographique est essentiel pour la production mondiale de cacao : il concentre une grande part de cette dernière, avec plus de 50% pour les seuls pays du Ghana et de la Côte d'Ivoire.
Si l'ingrédient est central dans la composition du chocolat, il est bien loin d'être le seul à avoir évolué : le sucre, tout aussi essentiel, a vu son prix doubler en l'espace d'un an seulement. Une conjonction d'événements qui aura des conséquences directes sur les achats réalisés par les transformateurs que sont les artisans, mais également les consommateurs finaux : le chocolat pourrait devenir plus rare à moyen terme... mais surtout bien plus cher, et ce à brève échéance.
Les acteurs de la filière multiplient les actions dans les plantations pour en assurer la durabilité, avec notamment des pratiques d'agroforesterie qui permettraient de protéger les cacaoyers. Cela sera-t-il suffisant pour conserver des volumes de production importants ? Rien n'est moins sûr. Dès lors, l'attention portée à des produits tels que Nucao, un chocolat sans cacao issu de la fermentation d'ingrédients végétaux, pourrait s'accroître, ces derniers offrant une alternative séduisante de par son coût mieux protégé des aléas climatiques.