FILIERE
InVivo renonce à mettre la main sur Casino... mais pas à son rayon boulangerie
L'accélération envisagée pour Teract n'aura pas lieu : jeudi 8 juin au soir, InVivo a annoncé mettre fin aux négociations avec le distributeur Casino en vue d'un projet de rapprochement, portant sur leurs activités de distribution respectives sur le territoire français. Pour l'union de coopératives, qui souhaite bâtir un modèle intégré de distribution allant du champ à l'assiette, l'achèvement de la période de pourparlers exclusifs (débutée en mars) imposait de mettre une décision claire. Le contexte dégradé du groupe Casino, plombé par une dette dépassant 6,4 milliards d'euros, la mise en place d'une procédure de conciliation avec les créanciers et la présence d'autres acteurs candidats à la reprise (comme le milliardaire tchèque Daniel Křetínský) auront refroidi les ambitions d'InVivo et de son dynamique président Thierry Blandinières, accompagné de Moez-Alexandre Zouari pour la partie Teract.
Finalement, le centre de gravité de l'accord pourrait se trouver de côté du coeur de métier d'InVivo : le monde agricole, avec la filière blé-farine-pain ainsi que les fruits et légumes. Dans son communiqué, Casino a évoqué un "potentiel partenariat opérationnel, qui pourrait porter sur les produits boulangerie, viennoiserie & pâtisserie et comprendrait également la conclusion d'un contrat de développement de filières fruits et légumes auprès de Teract". En clair, l'ensemble construit par l'union de coopératives au travers de l'absorbtion du groupe Soufflet puis des boulangeries Louise, puis rassemblé sous la bannière Episens, aurait une place toute trouvée dans les magasins Casino. Le caractère opérationnel de l'accord laisse entrevoir la possibilité, déjà évoquée, de déployer des corners Louise au sein des points de vente du groupe de distribution stéphanois.
Cet épisode de négociations, où Intermarché avait été invité, aura permis à Thierry Blandinières de se rapprocher des Mousquetaires afin d'envisager un projet industriel au travers des usines détenues par le distributeur. De quoi assurer des débouchés pour les Moulins Soufflet, mais également pour Neuhauser, deux unités jusqu'alors structurellement déficitaires.