CEREALES
Des moissons précoces, incertaines et très observées
Deux à trois semaines d'avance sur le début habituel des moissons, c'est le résultat observé dans les champs suite à l'épisode de sécheresse qui touche le territoire français. Ainsi, les moissonneuses sont déjà à l'oeuvre dans de nombreuses régions, même si les orages compliquent parfois la tâche des agriculteurs.
Du fait du manque d'eau, les grains ont eu du mal à se remplir sur de nombreuses parcelles, un effet toutefois tempéré par la présence d'averses dans la dernière quinzaine du mois de juin. Cela a permis de redresser les rendements, qui promettaient d'être particulièrement bas.
Cette moisson est exceptionnellement précoce : peu d'agriculteurs avaient observé un tel phénomène auparavant, et les risques liés au temps chaud les ont particulièrement encouragé à réaliser l'opération dans les plus brefs délais : des incendies ont fait rage dans plusieurs exploitations, emmenant avec eux l'ensemble du travail d'une année.
En définitive, la campagne devrait chiffrer autour des 69,5 quintaux de rendement par hectare pour le blé tendre en France, "soit une baisse de 2 % sur un an et de 3 % par rapport à la moyenne des 10 dernières années" selon Arvalis-Institut du végétal et Intercéréales. Le taux de protéines atteindrait les 11,6 %, une valeur correspondant à la moyenne décennale.
Autre point frappant pour les connaisseurs de la filière : l'hétérogénéité inédite de la situation sur l'ensemble du territoire, au sein d'une région et au sein d'une même exploitation. Le stress hydrique imposé aux plants ainsi que les épisodes de gel et de grêle sont en cause.
Si ces tendances se confirment au fil des jours et des résultats remontés par les agriculteurs, cela serait une bonne nouvelle pour le blé français, d'autant plus dans un contexte morose : l'Hexagone serait en mesure de répondre aux besoins des marchés, aussi bien intérieur qu'à l'international, notamment liés aux taux de protéines, qui détermine l'usage et la destination finale des céréales. De par sa place d'acteur incontournable du marché des grains -la France demeure aujourd'hui le premier producteur européen de blé tendre-, la situation sur nos terres revêt une importance majeure, d'autant plus en raison du contexte géopolitique.
Cependant, malgré la robustesse des cours du blé, la situation des agriculteurs ne promet pas d'être meilleure pour autant : du fait du renchérissement des prix du carburant ou des engrais, les coûts de production ont considérablement augmenté... rognant d'autant sur la marge des producteurs.