La Vallée du Rhône côté fruits
Fruits à noyaux, une histoire qui dure !
Alors que l’abricot et la cerise se partagent la vedette en région Rhône-Alpes, zoom sur la vallée du Rhône qui contribue fortement à ce succès. La preuve : les deux départements qu’elle traverse, la Drôme et l’Ardèche, concentrent 80% des surfaces de la région en fruits à noyaux.
Abricot, pêche, nectarine et cerise, ces fruits du soleil participent à la renommée de la vallée du Rhône en termes de goût et de saveur. Côté Rhône-Alpes, ce bassin de production s’étend le long du Rhône, depuis le sud de Lyon jusque Montélimar. Même s’il ne correspond à aucune limite administrative, les départements du sud reflètent bien le dynamisme de l’arboriculture dans le bassin : « La Drôme et l’Ardèche concentrent 80% des surfaces de la région en fruits à noyaux », souligne Isabelle Ladet, animatrice de l’association Fruit Plus, basée à Étoile-sur-Rhône. Le climat et le terroir atypique de la vallée fluviale, ainsi que la proximité de l’eau pour l’irrigation ont contribué à faire de la vallée du Rhône un foyer de production fruitière remarquable. C’est à la fin du XIXe siècle que l’activité arboricole devient une activité économique à part entière, la viticulture étant mise en péril par le phylloxéra et l’élevage du vers à soie en déclin.
Bergeron ou Orangé de Provence, l’abricot s’impose comme leader
Aujourd’hui, la réputation du bassin n’est plus à faire en ce qui concerne les fruits à noyaux. Le département de la Drôme fournit à lui-seul les trois quarts de la production d’abricots et plus de la moitié des pêches et nectarines de la région. Si l’abricot a pris de l’ampleur, c’est aussi suite à l’arrachage des pêchers ravagés par la Sharka. « En 10 ans, nous avons perdu la moitié de nos surfaces en pêche, déplore Isabelle Ladet. Cependant, cette tendance se stabilise et l’on voit des vergers de pêchers se redévelopper actuellement ». Côté abricot, la notoriété du bassin vient notamment du Bergeron, une variété d’abricot orange et rouge, à chair ferme et juteuse. C’est la variété incontournable et désormais massivement implantée dans la région, elle se récolte entre la mi-juillet et la mi-août. D’autres variétés se développent actuellement : « Les producteurs misent de plus en plus sur l’abricot Bergeval, précise Isabelle Ladet. Sa chair fine, juteuse et aromatique devraient remporter un vif succès auprès des consommateurs ». Plus à l’est du Rhône, dans le sud de la Drôme, on ne peut passer à côté de l’Orangé de Provence, une variété d’abricot traditionnelle qui fait le succès de la région des Baronnies. « Même s’il tend à être remplacé par des variétés plus colorées, ce fruit aux nuances rouge orangé se déguste avec toujours autant de succès au mois de juillet », poursuit l’animatrice de l’association Fruit Plus.
Cerises Burlat et Summit au rendez-vous chaque été
Côté cerise, Drôme et Ardèche concentrent 58% de la production régionale. Et ce n’est pas peu dire puisque la région Rhône-Alpes constitue le premier verger français de cerises. Dans la vallée du Rhône, les cerisiers Bigarreaux font particulièrement l’unanimité. La cerise Burlat originaire de Loire-sur-Rhône ravie les consommateurs avec son goût sucré et sa texture fondante et juteuse. Elle est de couleur rouge clair et se récolte aux environs du mois de juin. Une quinzaine de jour plus tard, c’est au tour de la cerise Summit d’être cueilli. Cette variété en forme de cœur à chair juteuse et sucrée a aussi ses habitudes historiquement le bassin. Que ce soit la cerise, l’abricot, les pêches ou les nectarines, le terroir de la vallée du Rhône contribue fortement à faire de la région Rhône-Alpes l’un des foyers français majeur de production fruitière. « Actuellement la région représente 22% du verger nationale », souligne Isabelle Ladet. C’est aussi une région où la transition des pratiques ne fait pas peur : « La Drôme est le premier département bio de France, poursuit l’animatrice, et 24% des producteurs de fruits de la région pratique la vente en circuit court ».
Les irréductibles des fruits à pépin
• La poire de Moras-en-Valloire
Située à mi-chemin entre Lyon et Valence, cette ancienne vallée glacière possède un sol et un climat idéal pour les vergers de poiriers. Cinq variétés de poires sont travaillées à de Moras-en-Valloire. Les récoltes débutent fin juillet avec la Guyot à la peau fine et goût équilibré. Au début de l’automne, c’est au tour de la William riche en saveurs et de la Conférence douce et sucrée et de la Doyenne du Comice, juteuse et fondante. Alors que les variétés précédentes se dégustent jusque fin janvier, la variété Passe-Crassane, sucrée et légèrement astringente, occupe les étals de mi-décembre à mi-avril. Saluant ses saveurs exceptionnelles, la poire de la Valloire a obtenu en 2011 la distinction « Site remarquable du goût ». C’est le deuxième site agrémenté en produit sucré de la région. Chaque année, la fête de la poire à Moras-en-Valloire est l’occasion de déguster ses petites merveilles de la vallée du Rhône.
• La pomme du Pilat
De l’autre côté du Rhône, le balcon du Pilat fait de la concurrence avec ses délicieuses pommes sucrées et acidulés. La Coopérative des Balcons du Mont Pilat fût créée en 1989 par des agriculteurs soucieux de mettre en valeur leur production. Tous les vergers de la coopérative sont certifiés Production Fruitière Intégrée. Plus de la moitié des vergers sont de variété Golden à chaire fine, croquante et juteuse. Environ quart sont des Royal Gala qui présentent une robe rouge éclatante, un goût sucrée et des arômes fruités. La Rosée du Pilat quant à elle, est de couleur jaune avec un voile légèrement rosé. C’est une pomme croquante, juteuse, parfumée et acidulée. Malgré son ancienneté, la pomme du Pilat connait des difficultés. Depuis 2000, le Pilat a perdu plus d’un quart de ses surfaces en vergers. Cela n’empêche pas la fête de la pomme à Pélussin d’avoir lieu chaque année au mois de novembre, une occasion de mettre en valeur cette production remarquable située au cœur du Parc Naturel Régional du Pilat.