AGRICULTURE
Moisson 2022 : un blé moins nombreux et de qualité variable
33,44 millions de tonnes de blé, c'est la nouvelle estimation diffusée par le cabinet Agritel pour la campagne 2022. Un chiffre qui se situe en recul vis à vis de l'an passé, où 35,43 Mt avaient été récoltées, et place cette année parmi les plus faibles récoltes depuis 2000.
Malgré un résultat meilleur qu'espéré de prime abord (les premières estimations chiffraient en juin à 33,3 Mt pour Agritel, 32,895 Mt en juillet pour les services statistiques du ministère de l'agriculture (Agreste)), les disparités sont très fortes selon les territoires : le Nord affiche des rendements bien plus satisfaisants que le Sud, sévèrement impacté par les conditions météorologiques. Ainsi, les agriculteurs ont du faire face à une grande hétérogénéité des rendements au sein même de leurs exploitations, en fonction des types de sol, des précédents ou encore des variétés sélectionnées.
Globalement, la qualité des grains est bonne, exception faite d'un taux de protéines plus faible dans certaines régions. Le poids spécifique (remplissage des grains) est cependant faible dans les régions les plus touchées par la sécheresse. Face à l'augmentation des coûts de production (engrais, carburant...), certains agriculteurs se posent dès aujourd'hui la question de la pérennité de leur activité, dont la rentabilité semble difficilement atteignable en 2022 malgré des cours élevés.
La filière aura pourtant besoin de l'engagement de tous pour répondre à la forte demande, autant intérieure qu'à l'export : le blé français est en effet très demandé, sous l'effet de la situation géopolitique et de la faiblesse de l'euro face au dollar, qui rend les grains hexagonaux plus compétitifs qu'ils ne l'étaient précédemment. Les cours mondiaux resteront quant à eux suspendus à l'évolution de la situation ukrainienne, ainsi qu'à la mise en application du récent accord quant à la mise en oeuvre de canaux d'expédition pour les céréales retenues depuis le début du conflit.