Manque de personnel : les choix d'un pâtissier Nazairien

"Nous ne faisons plus de pain pour le moment" sur la vitrine de la pâtisserie-chocolaterie TB, installée à Saint-Nazaire (44), le message interpelle.
Dans un message à destination de ses clients, l'artisan détaille ses choix et leurs causes. "Compte tenu de nos difficultés de recrutement, nous n'allons plus pouvoir réaliser l'ensemble de nos produits habituels" la pénurie de personnel est pointée du doigt, le propos étant renforcé par une offre d'emploi pour deux postes de pâtissier et un de cuisinier.

Conséquence immédiate : "Nous ne faisons plus de pain, les croissants et pains au chocolat ne pourront malheureusement plus être fabriqués dans notre atelier (...) Nous faisons notre maximum pour réaliser vos pâtisseries habituelles mais la gamme va probablement se restreindre et il est possible que nous ne puissions pas faire certaines commandes".
Au travers de ce courageux effort de transparence, l'entreprise partage avec sa clientèle le contexte dégradé dans lequel elle évolue, ce qui impacte son activité. Elle n'est ainsi plus en capacité de rendre à ses clients le service du pain auquel elle les avait habitués, même si cette offre est un complément de gamme compte tenu de l'identité pâtissière du lieu. La viennoiserie à base de pâte levée feuilletée est également touchée : les solutions industrielles s'imposent pour maintenir l'activité et ainsi préserver le chiffre d'affaire de l'entreprise.

Au delà de l'aspect financier et de la perte d'activité engendrée par l'incapacité à réaliser une partie des commandes, c'est le risque d'une usure morale et physique qui se profilent pour le chef d'entreprise et l'équipe en place, rendant l'entreprise particulièrement fragile sur le long terme. En Loire-Atlantique comme ailleurs, le manque de personnel qualifié amplifie un contexte difficile pour les artisans, avec des coûts de production au plus haut et des craintes pour les mois à venir.