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AGRICULTURE RESPONSABLE

Malgré la crise, les acteurs de la filière CRC s'engagent

Lorsque les difficultés s'accumulent, le choix de se tourner vers plus de facilité peut parfois s'avérer particulièrement attractif. Le marché des céréales et la hausse des niveaux de prix observée sur celui-ci aurait pu conduire de nombreux agriculteurs et transformateurs à revenir vers des méthodes de culture moins vertueux que ceux observés jusqu'alors, étant assurés de disposer de débouchés pour leur production.

En France, la Filière CRC® - Culture Raisonnée Contrôlée - a fait son chemin depuis les premiers pas réalisés en Bourgogne dans les années 90, principalement pour répondre aux besoins de l'alimentation infantile. Reconnue par le Ministère de l'Agriculture depuis 1999, elle repose sur plusieurs piliers, que sont le respect de la biodiversité, la maîtrise des traitements portés aux céréales, une origine 100% française ou encore la juste rémunération des agriculteurs, lesquels bénéficient d'une prime qualité au travers de leurs organismes stockeurs. Les céréales sont cultivées sur des parcelles sélectionnées, loin des sources de pollution, avec des variétés adaptées aux territoires de culture. 
Aujourd'hui, ce sont plus de 3500 agriculteurs qui répondent à la demande exprimée par les consommateurs en terme de traçabilité des produits, de sécurité alimentaire, de qualité et de préservation de l'environnement. 

Dans le Gers, François Despax produit du blé CRC® au sein de la coopérative Val de Gascogne. Il met en avant "l'esprit de filière" pour justifier son engagement durable au sein de cette démarche, ainsi que "visibilité sur les débouchés du marché". Grégoire Jaquemet, agriculteur en Eure-et-Loir, partage cette vision et veut dépasser les logiques opportunistes "Je produis du blé en Filière CRC® depuis 18 ans. Mon engagement est pérenne.".
Le travail réalisé dans les champs par ces acteurs engagés trouve sa concrétisation lors de la transformation, avec des partenaires meuniers ayant développé une approche sembable, à l'image de la Minoterie Girardeau (44). Le responsable de son site du Moulin du Fromenteau, Simon Artagnan, insiste sur la nécessité de résister au contexte pour continuer à tracer une voie durable "Il ne faut pas céder à la facilité car mettre en place une filière se fait sur le temps long, elles nous ont aidés à produire bien, et nous en aurons besoin pour produire encore mieux dans l’avenir". Cette logique est partagée par les coopératives dont la CAVAC, comme en témoigne Thierry Guibert, Responsable Filières Céréales "Sur notre territoire, nous sommes sur des agriculteurs-éleveurs, et bâtir une filière c’est lourd. Si on casse tout, on ne peut pas y revenir en espérant continuer à sécuriser les débouchés. C’est mon rôle d’expliquer aux agriculteurs que ce qui est vrai aujourd’hui (i.e le contexte économique) ne le sera plus demain. Comme on dit en agriculture, il n’y a pas de temps qui dure".