Le Moulin de Rambouillet (78) a du grain à moudre

La valorisation des productions est un véritable enjeu pour les agriculteurs, qui sont nombreux à se tourner vers l'intégration totale de la chaine de valeur pour mieux gagner leur vie. Des solutions alternatives existent et se mettent en place au sein des territoires, associant différents acteurs de la vie locale.
A Rambouillet (78), c'est au sein de la Bergerie Nationale qu'a vu le jour un projet de meunerie, lequel permet non seulement à la ferme de transformer les récoltes stockées dans ses quatre silos, mais également à deux agriculteurs de bénéficier de l'équipement pour la mouture de leurs céréales... Une idée née pendant le confinement, qui a mis en lumière la nécessité d'une plus grande autonomie.

Cela se concrétise par l'acquisition d'un moulin à meules 100% français, installé dans l’ancien hangar destiné aux volailles, géré au quotidien par Magali Rocheteau et Julie Xiberras. L'outil, géré sous l'égide de la structure spécialement créée pour l'occasion et nommée Le Moulin de Rambouillet, écrase dès à présent 200 à 300kg de grains par jour. Blé, lentilles, sarrasin ou pois chiches sont nettoyés sur place, avant de passer entre les meules puis au tamisage. On obtient alors des farines complètes ou semi-complètes, selon les besoins et les réglages effectués. 

La farine issue de la ferme Biologique de la Bergerie a déjà séduit la boulangerie Les Traditions du Roi à Rambouillet, qui réalise un pain spécial (la "boule de la Bergerie") avec cette matière première ultra-locale... en attendant d'être rejoint par d'autres confrères, comme l'espèrent les gestionnaires du site.
Le projet fédère également des agriculteurs de la plaine de Versailles, qui ont vite compris l'intérêt de l'installation pour transformer leurs légumineuses. Cela s'explique par la flexibilité de la structure : si la plupart des meuniers ne proposent leurs services qu'à partir de plusieurs tonnes d'écrasement, le Moulin de Rambouillet permet de moudre de petites quantités, de l'ordre de 100kg. Une véritable alternative qui permet de donner un visage humain à la meunerie et de valoriser des céréales qui ne pourraient pas l’être comme de petites quantités de haricots ou de pois chiches. Dans les mois à venir, le maïs ou encore le quinoa pourraient être écrasés sur le site.

Les premiers mois d'activité sont prometteurs et permettent d'atteindre un volume d'écrasement de 50 tonnes/an, avec pour objectif à court terme de le doubler afin d'embaucher une personne à temps plein d'ici l'automne. De quoi donner du grain à moudre aux deux jeunes femmes... mais aussi prouver qu'on peut travailler en circuit-court et avoir les idées longues !

Plus d'informations sur Facebook : https://www.facebook.com/moulinderambouillet/ et par mail : moulinderambouillet@gmail.com