COMMERCE
Comment la série Miraculous a porté le succès d'une boulangerie parisienne
La boulangerie de Ladybug, une curieuse appellation pour les non-initiés. C'est pourtant ainsi qu'est surnommée fréquemment la boulangerie tenue par Mihona et Boris Lumé, située à Paris, sur la Butte Montmartre, qui attire autant pour ses produits que son charme "à l'ancienne", préservé grâce à une façade décorée à l'effigie du moulin de la Galette. De quoi inspirer les créateurs français de la série Miraculous, qui ont choisi de reprendre une partie de ce décor typiquement parisien lors de la création de la boulangerie des parents de Marinette Dupain-Cheng, l'une des héroïnes du divertissement.
Depuis, le succès de Miraculous s'est étendu à travers le monde (dans plus de 150 pays), rassemblant des milliers de fans et aboutissant à la sortie d'un film musical, sorti début juillet 2023. Une réussite qui attire les adeptes au 48 rue Caulaincourt (Paris 18è), où ils découvrent non seulement la boutique mais également les produits mis au point par le couple de professionnels, associant des pâtisseries fines et créatives à une gamme de pains au levain naturel. Si la clientèle de quartier était déjà nombreuse et fidèle, l'entreprise observe un flux supplémentaire de passants "depuis trois ou quatre ans", générant régulièrement une file d'attente devant la petite boutique. Boris Lumé a indiqué au journal Le Parisien "subir" quelque peu les effets de cette notoriété, qui a induit des sollicitations très variées "Des agences de tourisme nous appellent pour savoir si on propose des choses en lien avec la série.". Pas question pour l'artisan de céder à la tentation de dévier de son engagement au service de produits de qualité "On fait simplement notre travail." résume-t-il.
Si ces mises en avant médiatiques, à l'image de celle de la Boulangerie Moderne, située elle aussi à Paris, génèrent de l'activité et accroissent le chiffre d'affaires des commerçants, elles bousculent le quotidien de ces entreprises artisanales, où la production demeure limitée par le facteur humain, associé à un fournil et un laboratoire de petite taille. Cette nouvelle clientèle vient parfois en remplacer une autre, plus essentielle et plus fidèle, dite "de quartier". La boulangerie artisanale n'est pas seulement une activité commerciale, mais un fragile équilibre, qui demande soin et implication pour être préservé. Une tâche qui ne semble pas effrayer le couple Lumé, qui dispose d'un autre établissement à proximité, bâti autour d'une ambiance "coffee shop", au 28 rue Lepic.