Commerces de proximité
Boulangers, bouchers et pharmaciens lancent une pétition
Les trois grands corps de métiers "contribuent par leur présence à maintenir une vie dans de nombreuse villes petites et moyennes" et "souhaitent apporter leur soutien plein et entier à la démarche du Sénat", qui doit examiner le projet de loi sur la revitalisation des centres-villes en juin.
Les fédérations dénoncent deux grandes injustices, qui jouent en défaveur des artisans et petits commerçants. D'abord, le non-respect des appellations, dans les domaines de la boulangerie-pâtisserie et de la boucherie-charcuterie. "Les boulangers se retrouvent concurrencés sur des produits qu la grande distribution appelle « pains » et qui n’ont rien à voir avec ce que les artisans boulangers fabriquent, avec des prix très bas puisqu’il est courant de trouver des « baguettes » industrielles à 0.30€", dénoncent les professionnels. Ils attirent également l'attention sur "l'usurpation de la dénomination « artisanale » pourtant protégée par les textes et réservée aux vrais artisans, selon des critères bien spécifiques."
Second facteur de concurrence déloyale, la réglementation du travail différenciée. "Alors que les boulangers sont soumis à la « journée sans pain » c’est-à-dire 24 heures sans vendre de pain, (arrêté préfectoral du 7 janvier 2005), la distribution en commercialise 7 jours sur 7 !". "Un véritable rouleau compresseur", soulignent les fédérations, qui demandent simplement que "la loi soit appliquée".
Les pharmaciens, eux, rappellent leur rôle de conseil. "Les pharmaciens ne sont pas que des commerçants", rappelle la FSPF, qui interroge : "Comment pourrait-on imaginer laisser la commercialisation des médicaments à des grandes surfaces dont le but premier n'est pas de se soucier des patients ?".
Une pétition nationale
Les trois syndicats, qui bénéficient du soutien de l'Union des entreprises de proximité (U2P), vont prochainement diffuser une pétition.
Disponible en ligne ou sur papier, elle aura pour vocation d'impliquer les consommateurs et de les inciter à dire « Stop à la multiplication des zones commerciales ».